Vous êtes votre propre guru :
reprenez confiance dans votre intuition et votre intelligence intérieure
Nous vivons dans une société d’experts, où nous
avons appris à déléguer certaines parties de notre vie ou de nos affaires à des
personnes plus compétentes ou plus qualifiées. Même si je trouve cela très
positif que chacun monte en puissance dans son domaine de compétences, cela
s’est également accompagné d’une tendance
à nous déposséder de notre intelligence et de notre pouvoir naturel.
Je constate deux phénomènes très
particuliers qui consistent à :
–
léguer notre corps et notre alimentation à des médecins
et des industries agroalimentaires, partant du principe qu’ils savent de quoi
nous avons besoin, que leurs intentions sont parfaitement bonnes et
justes, et qu’ils savent mieux que nous comment nourrir notre corps ou le
guérir,
–
suite à cette dépossession de nos capacités et de notre intelligence naturelle,
nombreux d’entre nous avons vécu des déceptions et des frustrations terribles
en réalisant que tel comportement alimentaire, tel aliment miracle ou tel
médecine révolutionnaire n’était pas en réalité ce à quoi nous nous attendions
ou ce dont nous avions besoin. Et c’est ainsi que nous nous retrouvons ballottés mois après mois, à suivre tel nouveau régime
sensationnel, à se gaver d’un aliment miracle et aux vertus
magiques ou à suivre les dogmes de tel courant alimentaire comme une nouvelle
religion.
Pourtant,
dans ce grand tourbillon d’experts, de faux-amis, d’intérêts commerciaux ou
politiques, de magazines et d’articles, nous oublions l’essentiel. Et pour moi
l’essentiel est très simple : je suis la seule et unique personne à
vivre dans mon corps, à ressentir mes émotions, à subir mon manque d’énergie ou
à profiter de ma santé exceptionnelle, à expérimenter ma vie. Je suis
doué(e) d’intuition, d’intelligence et d’une capacité d’auto-guérison
puissante. Je suis à la fois le voilier qui vogue dans les mers, parfois
compliquées de la vie, et en même temps je suis celui qui place les mains sur
le gouvernail et décide de la direction à prendre. Comme dirait William Henley
dans le magnifique poème Invictus « I am the master of my fate, I
am the captain of my soul” (Je suis le maître de mon destin, je suis
le capitaine de mon âme).
Reprenez
confiance dans votre voix, votre intuition et vos expériences. Par cette simple de démarche, vous VOUS remettez au
cœur de votre vie et de vos décisions, vous devenez davantage actif et engagé
pour ce qui vous parait important. Et en ce qui concerne votre corps et votre
santé, cela va vous aider petit à petit à reprendre une conversation naturelle
et constante avec vous-même. Si la clef des relations
amoureuses, amicales ou professionnelles est la communication, cette vérité est
d’autant plus implacable en ce qui concerne la plus importante de toutes les
relations : celle que nous avons avec nous-même. En commençant
par de brefs moments où votre intuition ou votre intelligence innée tentera de
vous parler, progressivement, ces petites phrases deviendront une conversation
ouverte et établie. Vous développerez et apprécierez plus que tout de ne plus
subir votre corps ou vos états de santé, mais de marcher main dans la main avec
eux. Même quand ça ne va pas ! Car même dans la plus belle des relations,
il existera toujours des moments où des choses devront être dites, où tout ne
se passera pas comme prévu, où des surprises viendront bousculer certaines
certitudes. C’est la même réalité en matière de santé et ce n’est pas un
problème : vous aurez encore des toux, des douleurs ou des baisses de fatigue
inattendues. Mais si vous les acceptez pour ce qu’elles sont : des opportunités pour grandir et évoluer, pour écouter
le message qui se cache derrière la douleur, ces challenges ne seront plus
vécus comme une punition ou une malédiction, mais comme une conversation
parmi tant d’autres, entre vous et votre être.
Quelques pratiques pour laisser parler votre intuition et votre
intelligence intérieure
Asseyez-vous et écoutez votre
respiration
Nous nous plaignons souvent d’être
débordés, de ne pas avoir un moment pour nous, d’être trop sollicités, stressés
ou usés. Et pourtant, dès que nous avons un seul petit moment de silence total,
quelques secondes suffisent à nous pousser vers notre téléphone, contacter
quelqu’un, regarder une nouvelle vidéo, aller quelque part. Bref : éviter
ce moment de silence où nous sommes face à nous-mêmes.
Nous
demandons tellement à nos vies, à nos corps, à nos esprits : mais
à quel moment leur offrons-nous un vrai moment de repos et de
ressourcement ? Un moment où nous arrêtons
« d’ajouter » des composantes extérieures (musique, conversations,
messages, sport, stress, plans sur la comète) à notre intérieur et nous faisons
la démarche inverse : vivre dans notre intérieur, tel qu’il est, sans
besoin d’être réparé ou amélioré, approuvé ou apprécié des autres, juste passer
un moment avec nous-mêmes, tels que nous sommes. Des êtres
vivants qui inspirent et expirent. Point barre.
Un
dernier exemple me vient à l’esprit pour illustrer cette tendance: dans un
cours de yoga, la règle impose qu’à la fin de chaque séance (pouvant aller de
20 minutes à 3 heures non stop) nous nous allongions 5 à 10 minutes dans le
silence. La posture Savasana (qui veut dire : la posture du cadavre) a
pour but de nous laisser reposer le corps, tout entier, et de ne faire qu’une
seule chose, ne se concentrer que sur un seul impératif : notre
respiration. Je suis toujours aussi surprise de voir des dizaines d’étudiants,
faire des postures éreintantes, pousser leur corps, pendant des minutes à des
heures, dépasser leurs limites, bref utiliser leur corps comme un outil d’une
incroyable puissance et force et être incapables de rester
couchés, sans bouger, sans qu’absolument rien leur soit demandé à part
respirer, pendant plus de 30 secondes. Près de 90% des élèves se
lèvent après quelques respirations à peine, déjà pressés à l’idée de faire
telle ou telle chose, appeler l’ami, préparer telle soirée, se replonger dans
ses pensées, etc. Après avoir exigé, poussé, demandé autant au corps :
pourquoi ne pas lui offrir 10 minutes de repos (tant mérité !). Cela va de
même pour nos vies : nous faisons de notre mieux pour assurer au travail,
auprès de notre famille, des attentes des amis ou des enfants, nous courons à
droite et à gauche, et quand le moment venu se présente pour s’assoir et
simplement être, nous le fuyons.
Nous le fuyons car nous avons appris
à chercher les réponses, le bonheur, la satisfaction, la distraction, à
l’extérieur de nous-mêmes. Alors que nous sommes la source et le lieu où tous
les potentiels peuvent s’exprimer.
Prendre
l’habitude, chaque jour, de vous asseoir 2 à 20 minutes dans le silence, avec
aucun autre objectif que d’être en soi et entendre sa respiration est une
pratique très puissante qu’on appelle depuis des millénaires : la
méditation. Bien sûr, vous vous rendrez compte qu’au bout de quelques
secondes, votre esprit sera déjà attiré par autre chose. Le passé ou le futur.
Quelque chose à préparer ou à regretter. Un mail à envoyer ou un souvenir à
revivre. Alors que toutes ces choses n’existent pas dans le présent.
La seule chose qui existe en ce moment même, c’est vous et votre respiration. Alors quand
ces pensées affluent, ne culpabilisez pas, ne les chassez pas (elles
reviendront de plus belle) mais essayez de vous en détacher, de ne pas vous
identifier à elles (je vous assure, nous ne sommes pas ce perroquet qui piaille
incessamment dans notre tête !) et de revenir à chaque fois à votre
respiration. Un outil très pratique consiste à écouter son inspiration en
entendant le son « So »
et son expiration en entendant le son « Ham ».
Ainsi, dès que vous vous égarez, vous revenez à ce son et à votre respiration.
Simplement quelques minutes par jour changeront votre journée et vont
développer grandement votre capacité d’écoute intérieure. Pour laisser grandir
et éclore votre vérité et votre essence.
Faites
quelques chose de créatif
Et
pour faire quelque chose de créatif, il ne faut pas être un artiste
talentueux ! Simplement quelqu’un avec une idée et l’envie de la mettre en
pratique. Chanter, danser, dessiner, cuisiner : créez quelque chose qui
sort de vos tripes et de vos envies, rien que pour vous et rien qu’à vous.
Sortez ces émotions et exprimez-les ! Ne
vous attardez pas sur le résultat (« si je peins un tableau, ça
doit ressembler à quelque chose » « si je danse pendant 20 minutes,
je dois quand même avoir l’air un minimum gracieux(se)») mais attardez-vous sur
le processus et le moment présent. On se moque du résultat ! Ce qui nous
intéresse est l’émotion ressentie pendant le voyage.
Ecoutez
votre corps
L’intuition peut être aussi simple
qu’un ventre qui se serre ou un sentiment de cœur allégé de 10 tonnes. Mais il
faut prendre le temps de percevoir cette sensation. Si vous hésitez sur un
achat financier, une décision à prendre, une chose à dire : pensez à cette
chose puis ressentez votre corps. Que se passe-t-il ? Est-ce que vos mains
suent, votre ventre se crispe, ou votre cou se détend ? Ce qu’il se passe
dans votre corps est intimement lié à votre esprit et peut être un guide
infaillible dans la vie.
Allez
jouer et respirer dehors !
Pour
faire table rase des attentes de la journée, du confinement de nos sociétés ou
de nos vies, rien de mieux que d’aller se frotter à ce qu’il y a de plus
naturel. Sortez à la montagne, à la plage, au parc le plus proche, asseyez-vous
au bord d’une rivière ou écoutez la pluie tomber. Laissez-vous simplement
imprégner par ces sons, ces mouvements, ces couleurs qui ont été créés par la
même matrice qui nous a créés. En Ayurveda, nous appelons cela des
sons qui guérissent. Un son est une vibration, et les plus récentes
découvertes en physique quantique (c’est-à-dire à l’échelle la plus petite
jamais observée) prouvent qu’absolument tout ce qui nous entoure est
une vibration. Ainsi, le monde physique serait en mesure de procurer une
grande variété de vibrations susceptibles de nous rappeler notre nature
essentielle. Tout son favorable à la paix et à l’élévation de l’esprit peut
être considéré comme un son qui guérit. Toute la nature en est
constituée : le cri des oiseaux, le bourdonnement des abeilles, les vagues qui
se brisent sur le sable, une brise d’été qui soulève les feuillages :
chacun de ces sons est bénéfique. Passez du temps dans la nature et
prêtez attention à tous les sons bénéfiques qui vous entourent. Si vous ne
pouvez pas aller à la recherche de ces sons, vous pouvez déjà commencer par
télécharger des sons de vent, de la forêt vierge, de l’océan ou de chutes d’eau
et les écouter dans le métro, avant de dormir ou quand vous souhaitez vous
poser !
Article de Cécile Doherty Bigara – Le palais savant